SporTech : "Le mouvement des athlètes investisseurs arrive en France"

FS : Que représente la sportech aujourd’hui et quel est son rôle ?

JDA : La Sportech est un collectif qui rassemble les startups innovantes ou à fort impact dans le domaine du sport. La SporTech représente plus de 150 startups et près d'1 milliard d’euros de CA en 2023. 2023 était d’ailleurs la première fois que le collectif comptait plus de 50 startups dépassant le million d’euros de CA. Le rôle de la SporTech est de valoriser au maximum l’ensemble des start-ups au travers d’événements ou d’actions avec les institutions publiques. Notre conviction est que la technologie va permettre de renforcer la pratique sportive mais également l’attractivité et l’engagement pour le sport. C’est aussi par le progrès technologique que le sport peut être un acteur de la transition écologique et du mieux vivre pour une population de plus en plus sédentaire.

FS : Mardi 11 juin vous présenterez les résultats de votre étude annuelle sur l'évolution de votre écosystème réalisée en partenariat avec le cabinet Deloitte . Quels sont les principaux enseignements de cette étude ?

JDA : Le principal apprentissage de cette étude, c’est que la filière SporTech en France se porte très bien ! Le chiffre à retenir :  25% de croissance des levées de fonds en France en 2023 par rapport à un recul de plus de 75% au niveau mondial. C’est une réussite considérable pour ce secteur qui prouve que le sport peut être synonyme de rentabilité et d’attractivité économique.

FS : Vous réunirez plusieurs grands sportifs à l'occasion de cette présentation. Quel rôle peuvent-ils avoir dans le développement de la SporTech ?

JDA : On se rend compte depuis quelques années que le mouvement des athlètes investisseurs, plus ancré aux Etats-Unis, arrive en force en France. C’est le cas de Tony Parker avec Infinity nine, Blaise Matuidi avec Origins ou encore Raphaël Varane avec des participations dans plusieurs entreprises de la Sportech comme Vogo, Footbar, Kobi et Kinvent. C’est positif de voir que ces sportifs dirigent leurs investissements dans des projets à haute valeur ajoutée, visant le progrès et l’impact à l’inverse de produits immobiliers ou boursiers plus classiques. L’écosystème a besoin de financement français et ils y contribuent. On note également que leurs engagements vont largement au-delà de l’investissement financier. Ils aiment comprendre et s’impliquer dans la vie de l’entreprise. La vie de sportif de haut niveau est tellement riche en apprentissage et si proche de celle d’un entrepreneur que l’actionnaire et son gérant ont parfois beaucoup à apprendre et à partager l’un et l’autre. Comme disait Benjamin Kayser, ancien rugbyman professionnel à la tête du fond TeamPact: “les entrepreneurs sont les athlètes de haut niveau de la vraie vie".