Le e-sport, levier pour faire de la France une nation sportive
141 millions d'euros. C'est le chiffre d'affaires global réalisé par le secteur du e-sport en France en 2022 selon l’estimation établie par le Centre de Droit et d’Economie du Sport (CDES) à la demande de Paris&Co. Des chiffres compilés au sein du premier Observatoire économique de l'esport à Bercy présenté à Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, et Marina Ferrari, secrétaire d'État chargée du Numérique.
Il s’agit d’une étape dans la connaissance de l'économie de l'esport en France et une base pour mesurer l'impact des politiques publiques d’accompagnement. Sans surprise, la croissance de ce secteur est conséquente depuis 2019 en hausse de 182% (50M€). C’est bien un secteur économique à part entière appelés à faire rayonner la France au-delà des frontières par ses entreprises et ses champions. Il offre également la possibilité d’agir comme un levier pour emmener un maximum de Français vers une pratique sportive. « Je crois à un modèle hybride avec des clubs dans lesquels nos enfants passeront 2 heures à courir dans un stade et termineront par 2h d’esport, ou l’inverse » a exprimé Amélie Oudéa-Castéra
Le nombre d'emplois équivalents temps plein (ETP) générés par l’esport connait également une forte hausse sur la période pour franchir le seuil de 1 000, pour 650 en 2019. « Nous avons désormais toutes les cartes en main pour « savoir », « prévoir », et donc, collectivement, « pouvoir », s'est félicitée Amélie Oudéa Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. Avec un cap, à la mesure du rôle pionnier que notre pays a toujours joué en matière sportive : faire de la France une grande nation esportive, dynamique, forte et responsable. »
Autre information importante, plus d'un tiers du chiffre d'affaires et à mettre au compte des organisateurs de compétitions en 2022 (35%) et 29% est réalisé par les équipes professionnelles. Pour rappel, la billetterie des compétitions e-sport a vu son taux abaissé à 5,5% en novembre dernier.
Bémol à ces chiffres, le regard de France Esports, l'association rassemblant les acteurs du secteur. « Cette étude masque la fragilité du secteur liée à une grande disparité du partage de la valeur entre les différents acteurs. Dix acteurs représentent 70 % du poids économique » a relevé Nicolas Besombes, son président.
Dans ce contexte, les ministres ont souligné l'importance de travailler collectivement à la consolidation de l'esport français, qui passera notamment par la recherche de modèles économiques pérennes. Elles rappellent l’engagement du Gouvernement au travers de la Stratégie nationale esport 2020-2025, enrichie en 2023 par un plan d’action visant à accélérer sa mise en œuvre pour que la France devienne le leader européen du esport.
Autre point soulevé lors de ce rendez-vous par les deux ministres, le besoin de prendre en compte sur ces questions les enjeux sociétaux dont notamment la protection des pratiquants et la féminisation. « On ne peut pas se contenter d’un secteur où il n’y aurait que 7 % de esportives alors que 48 % de femmes pratique des jeux vidéos. Ce n’est pas possible (…) » a ainsi souligné la ministre des Sports.