Écosport Day 2025 : le sport engagé pour une transition collective

Greenwashing : entre communication responsable et exigences juridiques
La journée a débuté avec une intervention d’Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l’environnement et professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sur les bonnes pratiques pour promouvoir les qualités écologiques d’un produit. Il invite les entreprises à « ne pas hésiter à communiquer sur les caractéristiques de leurs articles ».
« Il faut repérer les allégations environnementales pour éviter des risques juridiques mais aussi des risques réputationnels », a-t-il expliqué, soulignant également l’importance de ne pas démobiliser les salariés. Rossignol et Decathlon ont par la suite témoigné de leurs expériences en insistant sur la nécessité de mobiliser l’ensemble des équipes ressources (marketing, legal, production…) pour assurer une communication environnementale responsable et répondant aux exigences juridiques.
La matinée s’est poursuivie avec un point d’étape sur la directive CSRD et les obligations de reporting extra-financier. Les interventions d’acteurs comme Michelin, Millet Mountain Group ou encore Ski Company ont illustré la manière dont les entreprises du secteur s’approprient ces outils pour piloter leur transformation durable.
Autre temps fort de la journée : la table ronde sur les nouveaux modèles économiques, animée par Virgile Caillet, délégué général de l’UNION Sport & Cycle. Gilles Bouquet (Intersport), Yahya Ayad (Cyclable), Ambroise Pascal (DGCCRF) et Philippe Moati (ObSoCo) ont confronté leurs analyses sur les limites du modèle traditionnel fondé sur la vente de volume.
« Les entreprises restent trop peu inertes, trop attachées à leur modèle économique et quand elles se réveillent, c’est souvent trop tard », regrette Philippe Moati, professeur d’économie et directeur d’étude au Crédoc qui prend l’exemple de l’abandon du e-commerce laissant Amazon devenir dominant.
Pour Intersport, l’enjeu est d’ « organiser la coopération avec les marques, les clubs et les collectivités » afin de permettre une transition vers l’usage plutôt que la possession. « Concrètement nous serons en mesure de proposer quelques expérimentations avant l’été » a précisé Gilles Bouquet.
Éco-contributions : de la collecte à l’action terrain
En début d’après-midi, la restitution de l’enquête RSE menée auprès des adhérents a mis en évidence les avancées du secteur, mais aussi les freins encore présents, notamment sur la transformation des modèles économiques.
La dernière table ronde de la journée a permis de faire le point sur les éco-contributions, étendues depuis peu aux articles de sport et de cycle. Amélie Montoriol, directrice de la filière ASL chez Ecologic, pose le bilan après 3 ans de mise en place de la filière REP ASL. « On est fier des efforts déployés pour collecter, réemployer, réparer nos produits, avec un point de passage important en 2024 sur les objectifs de collecte », a-t-elle détaillé. Hélène DARET de Refashion est revenue sur les spécificités du traitement de la fin de vie des textiles avec une part significative des eco-contributions orientée vers le soutien à l’eco-conception au travers du dispositif d’éco-modulation. Marie-Laure PIEDNOIR du Groupe Salomon a évoqué les vertus de transformation des REP « qui permettent de nous interroger et de concrétiser des actions que l’on ne pourrait pas forcément faire sans le soutien des REP » comme le partenariat avec ADN Skis sur les skis recyclables grace aux aides R&D accordées par Ecologic.
Cette édition 2025 d’Écosport Day confirme la volonté de la filière sport de s’emparer collectivement des enjeux écologiques, en articulant cadre réglementaire, innovation et coopération.
Retour en podcast sur la journée de l'Ecosport Day : https://www.unionsportcycle.com/evenements-ecosport-day/podcasts-2025