Le sport sur ordonnance encore très (trop) minoritaire

Le chiffre est sans appel : 2/3 des Français ne se sont jamais vu prescrire du sport par leur médecin. Promulgué par la loi depuis 2016, le sport sur ordonnance peine à s'installer d'après le Baromètre Sport Santé de la FFFEPGV (Fédération Française d’éducation physique et de gymnastique volontaire) réalisé avec Ipsos. Pourtant,  la Haute Autorité de Santé a encore récemment émis des recommandations pour faciliter la prescription d’une activité physique et en faire un traitement non médicamenteux à part entière.

Et, depuis la loi du 2 mars 2022, le cadre de la prescription s'est élargi aux personnes touchées par des maladies chroniques ou ayant des facteurs de risques comme le surpoids, l’obésité, la perte d’autonomie, soit environ 20 millions de personnes concernées…

Trop peu d'ordonnances donc mais également très peu de conseils du corps médical pour s'orienter vers une activité. D’après ce baromètre sport-santé, seulement 33% des Français se sont déjà fait recommander par leur médecin la pratique d’une activité physique, un chiffre en baisse puisqu'ils étaient la moitié en 2019, avant le Covid. Commanditaire de cette étude, la Fédération Française d’éducation physique et de gymnastique volontaire continue d'oeuvrer pour développer le sport sur ordonnance et compte désormais plus de 1 130 animateurs en France pour le promouvoir.

Déjà partenaires depuis 4 ans pour éditer le Médicosport Santé à visée médicale des disciplines sportives, le Cnosf et Vidal viennet de mettre sur pied des parcours de formations e-learning. L’objectif est d’aider les médecins à appréhender le suivi de leurs patients dans la pratique d’une APS régulière, progressive et adaptée à leurs besoins et désirs. Ils sont entièrement pris en charge dans le cadre du Développement Professionnel Continu (DPC) des médecins. Eron Santé, organisme de formation du groupe Vidal, est en charge de ces programmes.

Très attentive sur cette question, l'UNION Sport & Cycle travaille actuellement avec le ministère des Sports et le ministère de la Santé pour permettre la prise en charge par les mutuelles des prescriptions médicales liées au sport et à l’activité physique. Une mesure qui passerait par : 

• La création d’une plateforme de référencement et de localisation de l’ensemble des acteurs dans chaque Agence Régionale de Santé.
• L’accès des médecins à cette plateforme de référencement permettant la mise en relation des professionnels de santé avec les prestataires agréés.
• Le renforcement de la formation des professionnels de santé́ pour qu’ils intègrent les activités physiques et sportives dans leurs conseils de prévention ou de traitement.
• L’intégration des professionnels du sport à la liste des acteurs de la prévention primaire du ministère de la Santé.

« Cette nouvelle étape majeure, menée par le CNOSF avec sa commission médicale, aux côtés de Vidal, s’inscrit pleinement dans notre programme au service du Sport-santé. Nous prônons un accès pour toutes et tous à une pratique adaptée et de qualité, encadré par les fédérations sportives dont l’expertise en ce domaine n’est plus à prouver. A travers ces nouveaux contenus de formation, le Cnosf poursuit son travail d’accompagnement des fédérations sportives afin d’enrichir et améliorer le Médicosport Santé créé en 2012 sous l’impulsion d’Alain Calmat. » souligne Brigitte Henriques, la présidente.