Le bon bilan de la filière du sport, des loisirs et du cycle
Les achats d’équipements pour la personne de produits sport & loisirs ont représenté l’an dernier 15,6 milliards d’euros, en augmentation de 2,7% par rapport à l’année précédente.
« Jamais les Français n’ont fait autant de sport qu’actuellement, mais il y a des sujets importants sur la consommation. Si l’on tient de l’inflation, l’augmentation de 2,7% exprime plutôt un marché flat. Et les deux derniers mois de l’année en négatif indiquent une prudence des foyers » a commenté Virgile CAILLET, délégué général de l’UNION Sport & Cycle, lors de la cérémonie des vœux de la fédération à la presse, aux décideurs et aux acteurs institutionnels du sport.
Après plus de 50 % de croissance en 3 ans, le marché du cycle a marqué le pas l’an dernier. « Toute la chaine de valeur est encore stockée, ce qui est un vrai problème. Par ailleurs, le VAE continue à prendre des parts sur le marché classique. Viennent ensuite les marchés du leasing et de l’occasion, et les marchés de la mobilité urbaine professionnelle qui sont tous les deux en forte croissance. Ces deux marchés bénéficient d’aides et d’investissements publics conséquents, dans une démarche visant à accélérer le report modal vers le vélo » a analysé Jérôme VALENTIN. Le vice-président de l’USC a donné rendez-vous au 25 avril pour la présentation traditionnelle et très attendue annuellement de l’Observatoire du cycle.
Portée par une fréquentation en hausse et des conditions météorologiques souvent favorables lors du début de l’hiver en cours, l’activité des magasins de sport de montagne s’est inscrite en nette hausse lors des vacances de fin d’année, en hausse de 15 % sur la vente et de 10 % sur la location. Toutefois, ces chiffres très positifs bénéficient d’une base de comparaison favorable par rapport à l’hiver précédent.
Concernant les équipements sportifs dans les territoires, Eric DALIGAULT, vice-président de l’USC a rappelé qu’« on observe une très bonne reprise de la commande publique. Le total du marché pèse 2 milliards d’euros et la partie équipements sportifs 432 millions, en croissance continue depuis 2020 ». Les aménageurs bénéficieront en outre du renouvellement du plan « 5000 terrains de sport-Génération 2024 ».
Au cours de cette cérémonie des vœux, Grégory de RADIGUES a partagé les chiffres encourageants des loisirs sportifs marchands : « 2023 est, à chacun des trimestres, supérieure à 2019, qui reste l’année de référence. L’autre bonne nouvelle, c’est que 50% des pratiquants ont moins de 30 ans. On est donc sur une tendance de fond ». Malgré cela, l’équilibre reste fragile pour des entreprises qui subissent le coût de l’énergie et les difficultés de l’endettement post-Covid.
2024 : à année exceptionnelle, dispositif USC exceptionnel
Dans le cadre de la Grande Cause Nationale, dédiée en cette année olympique à la promotion des activités physiques et sportives pour la première fois en 46 ans, l’USC portera l’opération de la Grande Collecte du Sport du 20 mars au 30 avril. La Grande Collecte du Sport est une opération événementielle à destination du grand public qui se déroulera partout en France. Durant un mois, les Français seront incités à donner leurs articles de sport et de loisir usagés en les déposant dans un point de collecte en magasin de sport en vue d’une gestion responsable de leur fin de vie (réutilisation, réemploi, recyclage…).
Les marques et équipementiers de sport s'impliqueront aussi dans la Grande Cause Nationale sous l'égide de l'USC par la mobilisation de leurs ambassadeurs sur certains dispositifs de la Grande Cause, le relai des campagnes de communication du ministère des Sports, ou encore la mise en avant du don des invendus.
En cette année 2024, la fédération défendra plusieurs dossiers pour soutenir ses adhérents dans la création de valeur. Les professionnels du secteur du cycle continuent de compter sur la concrétisation du contrat de filière annoncé par le ministre de l'Industrie du précédent gouvernement, Roland Lescure, afin de faciliter la structuration de leur domaine d'activité. Jérôme VALENTIN vice-président de l'USC, souligne que bien que ce contrat soit prêt, il n'a pas encore été rendu public, malgré les indications antérieures laissant entendre qu'il serait publié après l'été 2023. Ce soutien financier du gouvernement, destiné à renforcer l'industrie française du vélo, est crucial pour ramener cette activité manufacturière sur le territoire national.
Grégory de RADIGUES a exprimé lui le besoin d'une reconnaissance accrue du secteur des loisirs marchands par les autorités publiques. Cela concerne notamment les salles de fitness, le futsal, le padel, l'escalade, et autres activités similaires. Il préconise une adaptation de la TVA ainsi qu'une représentativité renforcée dans le dialogue social. Selon l'administrateur de Keep Cool, le taux de TVA actuel de 20% dans leur secteur est bien plus élevé que celui appliqué à de nombreux autres loisirs. Il estime que, bien qu'une réduction de la TVA ne se traduirait probablement pas par une diminution des prix pour les clients, elle permettrait toutefois de financer le développement dans les zones moins densément peuplées.
Enfin, Les délais de paiement représentent une autre préoccupation majeure du syndicat professionnel. Virgile CAILLET, délégué général de l'USC, souligne l'existence d'un projet de règlement européen visant à réduire ces délais à 30 jours. Selon lui, cette mesure serait préjudiciable à plusieurs secteurs économiques, notamment celui des sports et des loisirs. Il indique que la Commission européenne semble confondre délais de paiement et retards de paiement. Le syndicat souhaite que le ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance défende le maintien de la situation actuelle plutôt que d'opter pour un changement radical.