Le CNOSF poursuit son engagement pour le sport santé
Ce mercredi 11 décembre, médecins, représentants de fédérations sportives et experts en santé publique ont convergé vers le siège parisien du CNOSF. Tous ont été réunis pour la troisième journée du Médicosport-Santé. Pour rappel, initié en 2015, le Médicosport-Santé est un dictionnaire à visée médicale des disciplines sportives, développé par la commission médicale du CNOSF en collaboration avec la Société Française de Médecine, de l'Exercice et du Sport (SFMES) et les fédérations sportives.
À ce jour, 54 fédérations sportives ont contribué à la conception de l’outil, couvrant 67 disciplines sportives. Le document est classé en 8 groupes de pathologies et 3 états de santé, de la prévention primaire, qui consiste à éviter ou réduire la survenance de maladies, à la prévention tertiaire, qui cherche à amoindrir les séquelles d’une pathologie, réduire les risques de rechute, améliorer la qualité de vie.
Chaque fiche, rédigée par les fédérations elles-mêmes, est ensuite analysée par le Comité Médical Sport Santé et validée par le Comité Médical du CNOSF. “Les fédérations transmettent les informations sur leurs disciplines, et elles sont ensuite analysées et validées par des spécialistes de la santé” affirme le Dr Jehan Lecocq, coprésident de la commission médicale du CNOSF.
Où en est vraiment le sport santé ?
Depuis 2020, le Médicosport-Santé est disponible gratuitement en ligne sous forme de fiches, grâce à un partenariat avec le groupe Vidal. Vincent Bouvier, le Pdg, affirme que la plateforme compte 12 millions de visiteurs mensuels et 200 000 généralistes inscrits. Il concède cependant : “chaque année en France, un milliard de prescriptions médicales sont émises. 70 % d’entre elles sont émises par l’intermediaire de Vidal. Aujourd’hui, il n’y a quasiment pas de demande, d’expression de besoins, concernant la prescription du sport”.
Selon lui, une partie de la problématique concerne le modèle de prescription médicale : “Il faut développer un clique d’aide à la prescription. La responsabilité du médecin existe toujours, mais cela permet de simplifier les démarches et de gagner du temps.” Et c’est exactement la mission de SportSantéClic, un outil gratuit mis à disposition des médecins généralistes pour générer des ordonnances d'Activité Physique Adaptée en quelques clics. Les deux entités se sont rapprochées pour échanger durant la journée.
Les fédérations doivent également adapter leur pratique. Le docteur Sophie Chia, médecin référent de la Fédération Française d’équitation, a témoigné pour expliquer comment sa fédération s’adapte pour devenir éligible au label Maisons Sport-Santé.
Plus étonnant, la dynamique du rugby adaptée. Catherine Terrade, 62 ans et responsable de la section « Rugby santé, cancers et autres pathologies » (RSCAP) du Rugby Club Val de Bièvre est venue témoigner des bienfaits du rugby adapté sur sa vie. En Île-de-France, huit sections Rugby Santé étaient opérationnelles en 2023, d’après un rapport de l’Institut régional du Développement du Sport (IRDS) daté de juin de la même année.
De son côté, le Ministère de la Santé affirme, par l’intermédiaire du docteur Nathalie Johanna, travailler sur une vingtaine d'expérimentations visant à intégrer l'accès au sport comme soin dans le droit commun. L'une d'entre elles, nommée "As de cœur", aurait déjà reçu des avis favorables.