10/09/2024 | Territoires

En montagne l'activité se maintient grâce à aout

L’activité des magasins de sport de montagne a progressé cet été de 2 % en ventes et de 4 % en location selon l'observatoire USC Montagne. Toutefois, de grandes disparités subsistent au sein de la profession et entre les différents massifs. Le mois d’août a permis de redresser la saison après un début difficile marqué par une météo défavorable et un climat politique tendu.

L’UNION sport & cycle a dévoilé le bilan de la saison touristique estivale en montagne le vendredi 6 septembre lors des Jeux Paralympiques au Club France, puis le lundi 9 septembre au salon Sport-Achat à Alpexpo Grenoble. Ces présentations se sont faites en présence des responsables de G2A consulting, une agence qui analyse l’évolution de la fréquentation touristique en montagne depuis le milieu des années 2000.

Les chiffres partagés par G2A consulting révèlent une légère baisse du taux d’occupation des lits marchands cet été, en recul de 0,9 point par rapport à 2023, atteignant 41,1 %. Toutefois, cette baisse est surtout visible dans les Alpes du Nord, où le taux d’occupation a diminué de 2,1 points, se fixant à 40,3 %. À l’inverse, les Alpes du Sud affichent une légère hausse (+0,8 point à 41,5 %), tandis que les Pyrénées enregistrent une saison exceptionnelle avec un taux d’occupation de 44,4 %, surpassant celui de l’été 2022, considéré comme remarquable au lendemain de la crise Covid.

Comme ailleurs, la saison estivale 2024 en montagne a démarré sous de mauvais auspices, notamment en raison d’une météo plus automnale qu’estivale en juin et juillet. Le climat politique, marqué par des élections européennes en juin, la dissolution de l’Assemblée nationale, puis des élections législatives anticipées, a également freiné les intentions de départ des Français, créant une ambiance d’incertitude.

La pression sur le pouvoir d’achat a aussi joué un rôle. Selon le ministère chargé du Tourisme, en partenariat avec Atout France et ADN Tourisme, « les contraintes budgétaires sont la première raison de non-départ pour 36 % des personnes interrogées ». Cette contrainte a modifié les comportements : 27 % des Français déclarent avoir réduit leurs sorties au restaurant, tandis que la fréquentation des hébergements collectifs a reculé de 5 % pour l’hôtellerie de plein air, compensée par une hausse des hébergements individuels (+10 % en juillet et +13 % en août), perçus comme plus avantageux économiquement et plus flexibles.

Le mois d’août a été décisif en montagne, avec une concentration de l’activité entre le 5 et le 23 août. Certaines stations ont ainsi pu rattraper leur retard, tandis que l’Union Sport & Cycle confirme une hausse globale de l’activité pour les magasins de sport de montagne :

+2 % en ventes,
+4 % en location de vélos.

Cependant, les résultats restent contrastés. Comme l’a souligné Arnaud Coppel, directeur Montagne d’Intersport : « Même au sein d’un massif, certaines stations s’en sortent mieux que d’autres, notamment celles qui ont maintenu une offre d’animations. » Pour François Gauthier, président de la branche hôtellerie du syndicat GHR qui intervenait sur Sport-Achat, « une nouvelle clientèle fortunée, en provenance d’Asie et des États-Unis, s’intéresse aux montagnes l’été, recherchant des hébergements haut de gamme pour profiter de la nature et de services de qualité ». En effet, l’attrait pour les activités de plein air reste au cœur du positionnement de la montagne en été. D’ailleurs, selon une enquête menée par Atout France et ADN Tourisme, 29 % des Français ont déclaré avoir pratiqué plus d’activités de plein air cet été.