DSF sollicite la Cour des Comptes pour rectifier des inexactitudes
« Bientôt la fin du ski ? », « Le ski est mort, vive la montagne ». On ne compte plus les titres tranchés de journaux et d’émissions radios et TV à la suite de la publication du rapport de la Cour des Comptes, le 6 février dernier.
Point central de la demande de rectification présentée par Domaines Skiables de France, l’affirmation de la Cour des Comptes que seules « quelques stations pourraient espérer poursuivre l’exploitation au-delà de 2050 ».
Le syndicat relève que 59 stations en France appartiennent à la catégorie des stations grandes ou très grandes concentrant 80% de la fréquentation nationale des domaines skiables. « Elles ne sont d’ailleurs pas les seules à pouvoir espérer poursuivre l’exploitation de leur domaine skiable après 2050, notamment en s’appuyant de manière valable sur la neige de culture ».
A l’appui d’études du CNRS et de l’INRAE, ainsi que des rapports de chambres régionales des comptes, DSF indique que sur les 143 stations des Alpes françaises, seulement 10 auraient un fort risque de mauvais enneigement (29 stations à +3°C).
Autre point important, DSF conteste que des remontées mécaniques soient sous perfusion de subventions publiques déraisonnables. Les exploitants de moins de 10 M€ de chiffre d’affaires ont des niveaux de subvention moyens de l’ordre de 10 % de leur chiffre d’affaires d’après DSF (30 % pour la Cour des Comptes) et les exploitants de 10 à 15 M€ de chiffre d’affaires des subventions moyennes inférieures à 1,5% de leur chiffre d’affaires selon le syndicat (15 % pour la Cour des Comptes).
La gestion de l’eau prélevée pour la neige de culture constitue également un sujet majeur. Dans son rapport la Cour affirme en effet que la neige produite représenterait environ 8% des prélèvements » pour la Savoie. « Ce chiffre de 8% est faux, il est de seulement 0,1% puisque l’eau prélevée pour la neige de culture en Savoie représente moins de 10 millions de m3 1 sur les 10 milliards de m3 prélevés au global chaque année pour l’ensemble des usages dans ce département » écrit DSF.
Par ailleurs, le syndicat conteste formellement que les autorisations de prélèvements d’eau destinés à la production de neige ne tiennent pas compte des prospectives climatiques.
Il dément également que les exploitants privés se sont le plus souvent désengagés des stations de basse ou de moyenne altitude. « La plupart des stations de basse ou de moyenne altitude aujourd’hui exploitées par le secteur public ont toujours été gérées par le public. Les cas, dans cette catégorie de stations, où un exploitant public a succédé à un exploitant privé, sont minoritaires » écrit DSF.
Voilà pour le fond sur lequel DSF répond, en regrettant également la forme à savoir la non prise en compte des remarques formulées par le syndicat dès le 8 janvier pour un rapport publié on le rappelle le 6 février ; la date de publication du rapport lors d’une conférence de presse à la veille des vacances d’hiver et le refus de permettre aux représentants de DSF d’y être présent.
Le député des Hautes-Alpes et ancien ministre de la Cohésion des Territoires a estimé il y a peu « qu’il n’était pas décent de publier un rapport concluant qu’il n’y a pas d’avenir pour la montagne ». Il est l'auteur d'un récent rapport sur l'avenir de la montagne, écrit après plus de 500 entretiens, commandé pat Elisabeth Borne, alors Première Ministre.
« Comme nous l’avons déjà souligné, les élus et tous les acteurs de la montagne sont en désaccord avec plusieurs éléments de ce rapport dont l’appréciation est en décalage avec la réalité économique globale de notre activité. Nous ne nous laisserons pas diffamer sans rien dire pour rétablir la vérité sur de nombreux points » lance Alexandre Maulin, le président de DSF dans un communiqué.
Il poursuit : « le rapport jette injustement le discrédit sur tout une profession, nous avons décidé d’y répondre point par point, pour dénoncer les nombreuses erreurs, incohérences et méconnaissances qui le composent. Nous espérons pouvoir enfin entamer un vrai dialogue avec cette institution que nous respectons, mais qui doit être à la hauteur de sa mission et des moyens de contrôle dont elle dispose. »